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01/04/2009

Groupe 3 : Perrin, Petiau, Plauche Gillon, Thomas, Yin

Compte rendu visite Stuttgart Tübingen

Vendredi 27 mars 2009

Bien que s’inscrivant dans des contextes relativement différents, le quartier de Scharnauser PARK et le quartier français de Tübingen sont tous deux issus d’un développement urbain qui s’appuie sur des sites de casernes militaires. Thème qui n’est pas sans nous intéresser dans le cadre de notre projet urbain à Metz et qui est porteur de problématiques transversales communes aux quartiers visités, tout comme au quartier étudié.

Si les deux quartiers ont émergé d’anciennes casernes, le premier (Scharnauser PARK)  s’inscrit sur les hauteurs de la ville de Stuttgart tandis que le deuxième (Quartier Français et Quartier Lorezo) naît du fond de vallée, de l’autre côté du fleuve par rapport au vieux Tübingen. Ces données topographiques expliquent en partie une logique de développement de Stuttgart en « ville archipel » alors que Tübingen, développée sur un terrain relativement plat, tend plutôt à développer un maillage urbain susceptible de désenclaver les  anciens quartiers militaires délaissés.

Ainsi, SCHARNAUSER PARK s’intègre dans un réseau de pôles de développement dense et compact, insérés entre d’anciens noyaux villageois qui rendent rationnelle l’extension d’un transport en commun (point de départ de la reconversion du quartier).

Les quartiers de Tübingen oeuvrent plutôt à refaçonner la  ville sur la récupération d’un foncier, en réarticulant de nouveaux axes sur un plan cadre déjà bien composé.

Toujours est-il que des deux quartiers ressort une forte prégnance des traces militaires non sans effet sur les orientations structurelles des quartiers, comme c’est le cas à SCHARNAUSER PARK où le franchissement des axes nord sud est relativement difficile (tram train, axe routier…).

 

Ceci est d’autant plus marquant que le plan d’ensemble propose une sectorisation assez prononcée des activités (logements collectifs à l’ouest, maisons individuelles à l’est, activités de service dans l’entre deux) qui n’est pas sans effet sur la dynamique des quartiers à travers leurs usages. En effet, à la pratique, la distance qui sépare ces ensembles, cumulée à l’effet monumental de l’axe paysager rend quelque peu distant un îlot d’habitation d’un îlot d’activité.

 

Dans cette optique, le quartier de Tübingen présente une plus forte cohésion sans doute issue d’un dessin de quartier militaire plus ancien que le précédent et par conséquent plus favorable à une densité urbaine de quartier. En effet, le maillage se révèle plus dense et bien que plus complexe à gérer (notamment dans la ré articulation des différents quartiers militaires enclavés et autonomes sur des axes structurés autour de places) il induit un découpage parcellaire plus riche qui cumulé à une forte politique d’autopromotion, favorise une grande diversité architecturale.

 

Dans cet aspect, la volonté du projet quant à la « flexibilité du parcellaire » a amorcé un dimensionnement libre mais sur mesure de celui-ci, dessiné selon les besoins des groupes d’autopromotion et par conséquent dans un plus grand respect de la pratique urbaine et un plus grand investissement des populations dans leur conception et leur gestion. Ce contexte et ce cadre juridique d’intervention, favorisent une mixité qui naît d’une offre de logement très diverse et de la constitution d’un règlement (parallèle au développement du quartier), imposant notamment un commerce en RDC. Bien que ce dernier point ne s’avère pas encore convainquant notamment dans le manque de commerces de proximité, il engage un mouvement de mixité fonctionnelle qui ne peut que s’amplifier à mesure que le quartier se densifie. L’offre très large de logements dans le type d’habitat (appartements, collectifs, maisons individuelles) et le statut (accession à la propriété, locatif, logement social ou privé) favorise une mixité sociale et génère une activité qui crée une pluralité fonctionnelle.

 

Cette richesse et cette complexité s’étendent au-delà du logement jusqu’au cœur d’îlot qui demeure privé (mais à disposition de l’ensemble des résidents, hormis une bande de 5m).

Ce principe de gestion commune de cœur d’îlot, que l’on retrouve aussi bien à Tübingen qu’à SCHARNAUSER PARK, est à l’origine de projets d’aménagements remarquables dans la synergie qu’ils entretiennent avec les logements et qu’ils développent entre les habitants, dans l’usage de ces lieux. Les groupes d’autopromotion s’étant constitués autour d’un même projet, développent une complicité et une cohésion (entretenues par une vie dans des espaces partagés), garantes de l’évolutivité des îlots.

Que ce soit dans les deux quartiers, l’importance attachée à la reconversion de l’existant est relativement bien représentée, même si l’on peut regretter une action plus limitée à Scharnauser PARK, qui s’est consolé dans la réutilisation des matériaux de démolition des ensembles non préservés.

En effet, à Tübingen, l’implantation du quartier dans un déjà là, rénové et mis en valeur, l’inscrit dans une histoire qui a déjà forgé l’identité du quartier. Si celle-ci est appelée à évoluer, elle le fait notamment dans la mutation d’anciennes casernes en équipement. C’est le cas aussi au sud d’Ostfildern où un bâti ancien accueille aujourd’hui un restaurant et une salle polyvalente.

Néanmoins, ces équipements situés au sud de Scharnauser PARK posent la question de la relation au grand paysage, notamment dans son implantation stratégique (relation ville campagne) qui affirme l’identité et la cohésion du quartier et celle de l’ensemble villageois. En effet, la maîtrise d’un développement compact et dessiné, cumulée à une logique de préservation des espaces naturels, participent à l’affirmation des limites du quartier qui font l’objet de différents enjeux.

Le premier est d’offrir au maximum de la population une relation au grand paysage par un front bâti en relation avec des parcs conçus avec l’implication des populations.

A défaut de proposer un espace en limite de quartiers dont la pratique et les usages peuvent se révéler peu lisibles (conférant ainsi un aspect figé aux jardins), cet ensemble de parcs instaure une structure paysagère complémentaire à l’axe monumental du quartier.

Le second est de statuer une part de ces espaces en jardins familiaux (logements individuels).

Néanmoins, cet ensemble souffre d’un pré aménagement qui  inhibe toute spontanéité dans la pratique des habitants.

Et un dernier serait de réserver des terrains au  traitement des eaux pluviales et  à l’implantation d’infrastructures tel que la chaufferie urbaine à déchets bois.

La simplicité du traitement de ces infrastructures techniques assure une forte polyvalence à ces espaces largement vécus par les résidents.

Ce dernier point est d’autant plus pertinent qui fait échos à toute une gestion des eaux de pluie du quartier. Que ce soit par les toits terrasse végétalisés, une surface imperméabilisée réduite,  un drainage des eaux par un réseau de rigole et leurs évacuations dans des bassins de rétentions (cumulant une vocation paysagère et de parc urbain) ; le traitement des eaux de pluies est en tout point remarquable, sauf peut être le mélange avec les hydrocarbures issus des voieries.

L’importance attaché à la place de la voiture est commune aux deux quartiers et s’exprime dans une volonté de la reléguer en périphérie (dans des silos ou parkings souterrains) sans pour autant la prohiber dans le réseau secondaire, mais plutôt en la limitant. De ce fait, l’espace public est plus orienté vers des usages partagés entre piétons et cyclistes pour réorienter la voiture sur des axes principaux et la limiter à une desserte temporaire au cœur du tissu, imposée par un stationnement mesuré et un accès restreint.

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