.
Qui suis-je? Au détour d'une ruelle à Rome, on croise cette édifice, de dos, les "touristes" se massent autour, on demande alors "Qu'est ce que c'est?" ...Eh la arrive cet éclat de lucidité, "Mais attend euh, c'est le Panthéon !" Ce seul mot change alors radicalement l'attention qu'on prête au lieu. On y est , on approche, on devine la forme et là, le changement opère ; on passe du touriste a lunette au regard du jeune étudiant qui s'aprète a pénétrer une référence et tenter de faire abstraction de toute chose pour ne faire qu'un avec le bâti. C'est ce sentiment que l'on ressent et qui est commun a tout ceux qui comme nous étudiants ressente cette sensibilité du lieu. On ralenti alors le pas, on s'arrete même car c'est le Panthéon, ce mot vient de tout boulverser. On ce décide alors de se faire un petit face à face avec lui...
;
.
.
On y est. Face à face. On se pause des questions. On étudie...20 siècles! ON admire, la pierre qui fut et qui est toujours là. On ose pas rentrer, cette forme semble étrange, en arrivant on observait une rotonde , un cylindre de pierre et là on se trouve devant un portique greco-romain! On n'arrive toujour pas a mesurer, car en fin de compte c'est ce que l'on cherche, on veut y rentrer pour mesurer pour s'y mesurer. On fait des hypothèses, quel est l'interieur, vais-je ressentir l'essence de son espace? Alors on y va, on franchi le portique tout en admirant ces colonnes sculptées dans un seul bloc de granit, on passe la porte et là...
.
;
On est seul. Seul avec l'espace qui nous transcende. Voila le sentiment du Panthéon. En fait ce sentiment n'est pas propre au Panthéon avec du recul, c'est une expérience physique et mental de l'espace. C'est dans ces instant qu'on ressent vrément l'architecture au sens d'un espace créer par l'homme pour l'homme dans une osmose presque parfaite, un sentiment qui fait se taire et pousse au receuillement, au dialoge avec soi-même. On lève automatiquement la tête come si il se passait un évenement sans précedent dans notre ciel bleu, mais c'est cette coupole qu'on regarde. On comprend la rotonde, il n'y a pas de coins ni de pièce fermé, on est dans le cylindre. Mais ce ciel de pierre au dessus de notre tête, énorme coupole percé par un occulus semble nous aspirer plus que nous ecraser, mais nous laisse pas indifférent. Après quelques minutes on fait abstraction de ces détails, des sculptures, de la tombe de Raphael, des décorations, on oublie tout et là se produit l'alchimie. On ne fait plus qu'un avec l'espace, on s'échange avec lui, on s'y rapporte. La courbe procure ce sentiment étrange de ne pas pouvoir se réfugier dans un coin et nous force a être totalemen pris par l'espace auquel s'ajoute la lumière provenant du haut qui vient caresser les parois. Cet expérience est difficile a décrire car elle est personnel mais par contre elle est au sens général universel; on tous eu plusieur fois dans notre vie, l'experience de l'espace lorsqu'on est contraint a se mesurer a vivre l'espace car on a pas d'autre choix, c'est a ce moment la qu'on ressent vrémen l'architecture.
Giancarlo De Carlo, architecte italien, raconte un souvenir d'enfance où il pris aussi conscience de l'espace:
« Un jour-je devais avoir 5 ans-,alors que je montais les escaliers, arrivé au dernier palier, je vis soudain un animal surgir devant moi. Je crus d’abord que c’était un chien , mais il avait de très longues pattes et une tête de chat, une moustache droite et le regard verdâtre. C’était peut-être un lynx, ou bien un lévrier sibérien, ou encore un énorme felis serval, un chat sauvage d’afrique, qui se nourrit de petits quadrupèdes. Je suis certain que ce que je suis en train de raconter m’est réellement arrivé, bien que tout le monde m’ait toujours démenti. Mais je me souviens avec encore plus de certitude que l’animal, à un moment donné, m’a contraint à mesurer l’espace qui m’entourait, pour bien comprendre ou j’étais et trouver une issue par laquelle m’enfuir. Pour la première fois, j’ai eu conscience de la largeur et de la hauteur, des plans horizontaux et des plans inclinés et de la forme d’un escalier qui va et qui vient sur lui-même. C’est depuis ce moment là que l’idée d’escalier est gravée au dedans de moi, et aujourd’hui encore, elle continue d’habiter mes pensées. Je ne parviens pas à me sentire stimulé par les espaces plats autant que je le suis par les espaces dénivelés.
Ce jour là, étant confronté au lynx leste et rusé, j’ai appris à mesurer l’espace, a essayer de le comprendre et de le pénétrer en envoyant des coups de sondes hors de mon corps , dans toutes les direction. »
Superbe billet. J'ai aussi ressenti cette gêne lorsque, après avoir franchi les premiers mètres de l'imposant pronaos, l'espace courbe se découvre, avec l'oculus, l'oeil inquisiteur au sommet... Pas d'issue possible dans ce lieu. Etonnant.
Rédigé par : Jean-Marc Bellot | 06 novembre 2006 à 00:30