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Il faut aller voir Black Book de Paul Verhoeven. Le film tient en haleine le spectateur pendant 2 heures 25 en combinant love story improbable, scènes de guerre, suspens, pollar, espionnage etc. C'est bien écrit, net et nerveux, et très intéressant.
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Tout l'intérêt du film tient à ce qu'il reprend les codes du combat du Bien contre le Mal alors même que la frontière entre ceux-ci ne cesse de se mouvoir et parfois même disparaît.
La résistante juive tombe amoureuse du capitaine SS qu'elle séduit pour l'espionner. Ce même capitaine tombe amoureux de celle dont il devine rapidement et les objectifs et l'origine. C'est un chef de la résistance qui organise l'odieux trafic suivant : parmi les juifs que les allemands déportent certains sont riches. La résistance se fait payer une fuite qui, il est vrai, n'est pas sans risque. Un des chefs de la résistance organise de temps à autre un départ avec la complicité d'un gestapiste de manière à récupérer la fortune de juifs qu'ils abattent à la mitrailleuse : bijoux, dollars, diamants...
Il se dégage d'une mise en scène bien conduite que les coeurs nobles se débattent dans un labyrinthe sans fin et plein de dangers : à qui faire confiance? sur qui compter?
Les représentations en vigueur du bien et du mal sont trompeuses et les salauds savent bien en profiter. Ce collabo se cache derrière l'héroïque résitant... Ces résistants de la dernière heure se conduisent comme des SS à l'égard de supposés collabos... Telle résistante s'exclame : "Sale juive!"
Le film ne veut surtout pas dire que tout se vaut. Mais que le labyrinthe est parfois particulièrement opaque et cruel.
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D'une certaine manière le film est un essai sur la trahison.
Et la première des trahisons est l'exclusion de l'autre. Le machisme, le racisme est une trahison d'humanité et de solidarité. En Occident, sans doute de par son passé religieux, l'antisémitisme représente l'esprit de trahison le plus énigmatique et le plus constant. Paul Verhoeven est parvenu à nous le rendre odieux et insupportable.
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jpM