runo, le premier ours brun à venir roder dans la nature allemande en près de deux siècles, a été abattu en Bavière, lundi 26 juin, après s'être joué de ses poursuivants durant un mois.
Pesant un bon quintal, le mammifère âgé de deux ans était arrivé du nord de l'Italie. On l'avait aperçu des deux côtés de la frontière bavaro-autrichienne, où il avait tué une vingtaine de moutons et des volailles sans jamais s'en prendre à l'homme. Sa présence avait alimenté bien des fantasmes côté allemand, où le dernier ours sauvage connu remontait à 1835.
Craignant pour la sécurité des êtres humains, les autorités avaient décidé sa capture. Mais Bruno, le sobriquet choisi par les médias allemands qui se passionnèrent pour son sort, avait échappé aux battues. Las, le gouvernement bavarois donna l'autorisation d'abattre la bête, au grand dam d'organisations écologistes mais aussi de l'opposition libérale. Bruno est tombé lundi, peu avant cinq heures. Un acte "honteux", selon les défenseurs de la nature. - (Corresp.)
.
.
(Journal Le Monde)
jpMa
.
Il s'agirait bien de Bruno en personne et non d'un quelconque figurant d'une réserve naturelle.
.
Autres échos :
SCHLIERSEE (AFP) - Bruno, le premier ours brun à s'aventurer en Allemagne depuis 170 ans, a été abattu lundi à l'aube par des chasseurs en Bavière, où son comportement atypique faisait craindre une attaque contre l'homme.
Le spécimen, qui mesurait au moins deux mètres et pesait son bon quintal, est tombé peu avant cinq heures dans le district de Miesbach, situé entre Munich et la frontière autrichienne.
Après deux semaines infructueuses de traque pour capturer vivant l'animal qui n'hésitait pas à s'approcher des habitations, les autorités avaient annoncé samedi que les chasseurs ou particuliers qui l'abatteraient ne s'exposeraient plus à des représailles.
"Cette décision n'a pas été facile à prendre", a reconnu lundi Otmar Bernhard, secrétaire d'Etat au ministère bavarois de l'Environnement. Mais "il n'était plus responsable de laisser (Bruno) évoluer dans la nature" en raison de la densité de population des zones où il se déplaçait, a ajouté le responsable lors d'une conférence de presse à Schliersee, près de Miesbach.
L'animal est mort sur le coup et n'a pas souffert, a précisé M. Bernhard. Ses données génétiques doivent être examinées, avant que son corps ne soit empaillé et exposé à Munich, la capitale bavaroise.
Le mammifère âgé de deux ans avait encore été aperçu par des randonneurs à vélo samedi alors qu'il nageait dans un lac. On le voyait aussi à la télévision marcher à quatre pattes dans une vidéo amateur, visiblement peu inquiet.
Bruno, d'origine slovène, s'était échappé début mai du Haut Adige italien pour traverser le Tyrol et sévissait depuis des semaines entre l'Allemagne et l'Autriche.
Il avait décimé au moins deux dizaines de moutons et de nombreuses volailles, et s'approchait dangereusement des fermes et élevages. Même le porte-parole de l'association environnementaliste WWF-Allemagne Jörn Ehlers a reconnu "voir le danger émanant de cet animal".
Ce week-end, les spécialistes accompagnés de chiens finlandais avaient décidé d'interrompre leurs recherches, n'ayant pas réussi à approcher l'ours qu'ils voulaient initialement anesthésier puis transporter dans une réserve naturelle.
Mais fallait-il pour autant abattre Bruno, se révoltaient lundi les associations écologistes.
"Je suis épouvanté, indigné, et triste. Il est honteux que les autorités n'aient pas trouvé d'autre solution (que la mort) pour le premier ours qui ait foulé le sol allemand depuis 170 ans", a dit le président de la Fédération allemande de la protection des animaux, Wolfgang Apel.
Affirmant que l'abattage violait un grand nombre de conventions internationales, il ajoute que des poursuites judiciaires pourraient être envisagées.
"Ours de tous les pays, évitez la Bavière!", a pour sa part lancé Hubert Weinzierl, président du Cercle allemand de la protection de l'environnement.
La Fédération des chasseurs de Bavière, qui a reçu une centaine de mails allant des insultes aux menaces de mort, a affirmé à la fois "regretter" l'abattage et "se réjouir qu'aucun dommage d'ordre humain ne soit à déplorer". L'identité du chasseur qui a porté le coup mortel doit rester anonyme.
.
Commentaires