Cette serie d'article consacrée au cinéma sud-coréen, en pleine effervessence et de plus en plus présent dans nos salles.
En effet ce cinéma, qui concurrence même les productions américaines sur son propre sol et ce malgrès les pressions économiques de nos amis ricains, c'est fait un nom aujourd'hui avec cette nouvelle vague de jeune réalisateur et ce cinéma ancré dans notre univers "moderne".
Je vais donc dans un premier temps m'interesser à ce nouveau cinéma, et en particulier à certains réalisateurs et certains films à travers des themes comme la vision asiatique du monde moderne, la violence et la vengeance.
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OLD BOY, Un film de Park Chan-wook.
Ce film donc sud-coréen, adapté d'un manga (écrit et réalisé par Park Chan-wook," PCW ",avec Cho min-sik, Yoo ji-tae...)fut remarqué par le public occidental ( Grand prix du Festival de Cannes 2004) et considéré comme le film phare de la nouvelle vague sud-coréenne.
A story...
"Ris, tout le monde rira avec toi... Pleure, tu sera la seul à pleuré"
"Oh Dae-soo parle trop, Oh Dae-soo a trop parlé..."
Un soir, en Corée du Sud, Oh Dae-soo (interprété par Cho min-sik) pauvre bougre sans histoire, se retrouve au commissariat après avoir bu un coup de trop ; c'était pourtant le jour de l'anniversaire de sa fille. Un ami d'enfance Joo-Hwan persuade la police de le relacher et quitte le commissariat. Il fait nuit dehors, il pleut. Les deux compères se réfugient alors dans une cabine téléphonique, appellent la petite fille, heureuse d'entendre son père qui lui promet un joli présent à son retour.
Cependant Oh dae-soo ne reviendra pas. C'est à ce moment là que son cauchemard débute : il pleut encore plus fort, soudain la foule envahie la rue, cachée sous des parapluies...Oh dae-soo disparait, Oh dae-soo est enlevé.
Il se réveillera dans une sorte de chambre d'hotel ne comprenant pas ce qui lui arrrive, il ne peut sortir ; il est seul avec lui même et la télévision. On le nourrit, on s'occupe de lui, on fait attention à ce qu'il ne tombe malade, on l'empeche de se donner la mort. Ce que Oh dae-soo ne sait encore pas c'est qu'il restera enfermé dans cette chambre durant 15 ans. Il sera transformé, il va se repentir, rechercher dans son passé les péchés qu'il aurait pu commettre, il va aprendre à travers la télé, mais surtout la colère et le désir de sortir pour retrouver celui qui a anéanti sa vie va grandir en lui. Le personnage du petit bougre se tranforme alors en bête féroce, agile au combat, un homme qui n'a plus qu'une idée en tête : LA VENGEANCE.
"Je te retrouverais, découperais ton corps et en avalerait chaque petits morceaux avec soin"
Il sera relaché au bout de 15ans, sans explication puis contacté par son ravisseur (Lee woo-jin interprété par Yoo Ji-tae). Ce dernier lui propose 5 jours pour découvrir les raisons de son enlèvement après quoi s'il ne découvre pas la vérité il tuera toute les femmes qui ont entourées Oh dae-soo..sa femme..sa fille.. Oh dae-soo est donc abandonné à lui même il n'a plus personne, partagé entre son désir de vengeance et de découvrir la vérité...
Le seul indice du ravisseur :" Le cailloux et le rocher coulent dans l'eau de la même façon."
Le spectateur est donc dès le début confronté à cette histoire incroyable d'enlèvement, il se pause des questions alors que le film vient juste de débuter (Oh dae-soo se retrouve dans cette "prison" des les première minutes du film) On assiste donc en tant qu'observateur a la transformation du personnage , physique ,il passe du petit bougre au guerrier qui s'entraine sans relache à frapper sur un mur et a la transformation psychologique d'Oh dae-soo , qui devient presque un érudit de la connaissance a travers la télévision et en meme temps un bête assoiffée de vengeance.
Le spectateur marche alors dans la combine de Park chan-wook et crois alors à une simple histoire de vengeance à la Alain Delon avec a la fin du film une simple éxecution du "salaud" qui a causé tant de tors. Cependant c'est un film beaucoup plus complexe , axé donc sur la vengeance d'un homme , sur le regard sur notre monde moderne et ses maux et notemment sur la violence.
I) LA VENGEANCE
Oh dae-soo, le jour où il est relâché, première rencontre...
Il faut tout d'abord préciser que ce film , Old boy fait partie d'un tryptique, d'une trilogie sur le theme de la vengeance de Park chan-wook (Avec "SYmpathy for Mr Vengeance" et "Sympathy for Lady Vengeance").
La vengeance comme je le viens donc de le dire est un des themes principaux de PCW mais a la fois dans ce film un "trompe l'oeil" puisse qu'il sert de couverture à un scénario plus complexe qui cache d'autre piste de réfléxions que je déveloperais ensuite.
La veangeance est donc dans ce film une toile d'araignée qui s'étend et sur laquelle viennent se prendre des personnages, un veritable piège à noeuds qu'il va falloir défaire pour s'en sortir.
Oh dae-soo est pris dans cette toile dès le début du film. Il incarne la vegeance , il va devenir l'instrument de la vengeance. En effet c'est ce profond désir qui va le transformer à l'exterieur et à l'interieur. PCW montre dans ce film ,à quel point ce désir fort de se venger, va conduire à la perte de l'esprit, à l'anéantissement de l'homme.
Oh dae-soo devient donc l'instrument de sa propre vengeance, comme contrôlé par son propre désir.
Le marteau, symbole de l'outil, tenu lui même par l'outil de la vengeance , c'est à dire Oh dea-soo.
A sa sortie , Oh dea-soo va assouvir une première fois son désir. Il va retrouver celui qui dirige cet etablissement où il fut enfermé 15ans ,voulant en savoir plus sur celui qui à commandé son enlevement. Il arrachera 15 dent (une par année d'incarcération) aux "patron" de cette agence d'enlevement. Il s'en suit une scène qui est devenu aujourd'hui assez célebre, la scene du traveling du couloir "Le couloir de la mort". Oh dea-soo et le marteau, vont affronter un enorme groupe de garde tout le lond de ce long plan, pour en sortir a la fin presque mort, un couteau planté dans le dos.
C'est après cette scène alors qu'Oh dea-soo s''étant tiré de cet endroit, agonisant , s'écroule dans la rue. Un mysterieux personnage lui vient alors en aide et le conduit à un taxi et s'en va juste après lui avoir dit ces quelque mots "Rentre bien , Oh dea-soo"
C'est à ce moment que l'on découvre où est la vraie vengeance , que l'on croyait incarnée par ce dernier. En effet ce mysterieux personnage qu' Oh dea-soo va ensuite rencontrer n'est autre que son ravisseur,Lee woo-jin.
La tendance du film s'inverse alors et PCW explique alors où est la vraie intrigue...La toile se dénoue peu à peu. On découvre donc que la vengeance d'oh dea-soo est une vengeance orchestrée par son ravisseur et qu'il n'était qu'un outil à la botte de se dernier.
La Vengeance est-elle un sentiment que l'on ne peut maitriser? Où est-elle justement une arme veritablement dangereuse pour celui qui sait en jouer...
PCW pose ses question tout au long de son film a travers la relation entre le personnage d'Oh dea-soo et son ravisseur mais montre surtout qu'il n'y a pas de vengeance sans sacrifice complet de la personne. Ah l'image du ravisseur qui se suicidera dans les dernieres minutes du film.
II) LA VIOLENCE
Old Boy , il faut le dire est un film violent. Contrairement a des réalisateurs comme Tarantino , qui traîte la violence de la façon la plus banale et la plus gratuite possible dans ses films, PCW offre une autre vision de cette violence, qui est omniprésente dans notre vie aujourd'hui où des "grandes nations" meme se permettre de sacrifier des milliers d'innocents pour se partager les dernières ressources de notre planète.
Tout au long du film, des scènes de violence viennent ponctuer (assez fortement) le deroulement de l'histoire. PCW film la violence au microscope, il cible la où "ça va faire mal" mais detourne toujours la caméra au dernier moment, pour ne pas tomber dans un registre qui ne serait plus celui de son film.
On retient la scène où Oh dea-soo , arrache les dents de celui qui dirige cet etablissement privé carcéral, PCW film la dent au plus gros plan , avant qu'elle se fasse arracher par le marteau d'Oh dea-soo...
ON pourrait retrouver toutes ces scènes de violence , réparties assez régulièrement dans le film et les raconter, comme cette scène ou Oh dea-soo pour sacrifice, se coupe la langue où l'on retrouve toujours ce regard microcospique de la camera qui s'ecarte juste au moment critique. Mais ce serait finalement peut intéressant et trop laborieux.
La fameuse scène où Oh dea soo mange une pieuvre vivante, scène sans trucage ni doublure. Le cinéma sud-coréen est la pour montrer la réalité et veut qu'on le remarque et il le fait savoir!
La violence de ce cinéma devient une violence presque en directe. Contrairement au cinéma occidentale qui privilégie les effet spéciaux, le cinéma sud-coréen qui arrive en donnant un coup de pied dans le tas, nous épate par la franchise de sa caméra ,de ses réalisateur et de ses acteurs.
PCW veut surment montrer au monde occidentale, qu'en Asie meme sous la censure, on comprend ce qui se passe ailleur et la cruauté sans limite de ceux qui parte en guerre , tuer des civils. Il veut se séparer de ce genre asiatique qu'on a l'habitude de voir, ces films où l'on se bat uniquement avec les points et les pieds, PCW lui utilise les armes , à feux, car cela lui parait surement plus actuel plus humains.
"(...) en Corée, où la possession d'arme à feu est totalement interdite, il est quasiment impensable d'imaginer un meurtre commis avec un pistolet. A mon avis, c'est pour ça que les personnages dans les films coréens sont toujours face-à-face et utilisent des couteaux ou leurs poings quand ils se battent"
"...Mais ça peut paraître plus violent aux yeux des occidentaux car elle est plus "directe". PCW
III) UNE VISION DU MONDE ACTUEL
Derrière toutes ces questions de vengeance , de violence , Park Chan-wook porte un regard plutôt critique sur le monde d'aujourd'hui plus précisément sur ces meurs , de ce monde occidental qui s'ést preque étendu jusque dans son propre pays.
PCW fait une première observation du comportement des hommes dans le monde aujourd'hui au début du film.
PEndant toutes les scènes qui se déroule dans la "prison" en compagnie d'OH dea-soo, PCW film en obervateur , presque en naturaliste l'homme d'aujourd'hui ,enfermé dans sa propre vie. La télévision seule compagne d'Oh dea-soo est sont seul lien avec l'exterieur, le film nous montre brievement des images du monde du foot coréen à la coupe du monde , un accident sous le pont de l'Alma, ou encore deux avions qui s'écrasent dans deux célebres tours. Une vision critique de notre monde a travers la télévision qui est pour Oh dea-soo sa seule source de connaissance ,elle lui dicte son savoir:
"La télévision est à la fois votre horloge et votre calendrier. Votre école, votre maison, votre église, votre ami, votre amant". Oh dea-soo
Il dévelloppe donc un constat de l'homme moderne , de ses faiblesses.
L'homme violent , l'homme qui se sacrifie pour se venger pour se tuer...Mais PCW ne s'arrete pas à la, il va encore plus loin. Il cloture son tableau de sa vision de l'homme moderne, violent et completement "abruti" en ajoutant un autre aspect plus tabou des meurs de l'homme actuel.
A la fin du film lorsque la toile s'est presque entierment dénouée et que Oh dea-soo est presque enfin libre (mais la langue coupée...), on découvre l'Amour traitée de façon "moderne" dirons-nous.
En effet tout le film repose en fin de compte sur une relation inceste entre Lee WOO-jin et sa propre soeur, dont Oh dea-soo étant jeune avait répendue la rumeur. Peut de temps après la soeur de Lee woo-jin ne pouvant le suporter ce suicida sous ses yeux...et il ne trouva pour responsable que Oh dea-soo "qui avait trop parlé", c'est la la raison de sa vengeance.(Je n'en dévoile pas plus pour ceux qui veulent le voir..) Toute l'intrigue du filme repose donc sur une relation amoureuse , mais inceste.
Surement une volonté de PCW , qui au dela de son esthétique de la violence est aussi un grand "romantique" et filme l'amour d'OH dea-soo et de MI-oh qu'il a rencontrée avec autant d'esthétique que pour filmer la violence. IL film l'inceste comme un amour banal, commun. Peut-etre a-t-il voulu par la montrer aujourd'hui que l'homme explose "sexuelement" qu'il na plus de repères et que les tabous eclatent tous au fur et à mesure.
Oh dea-soo et Mi-oh ,amants endormis ,espionnés perversement par Lee woo-jin (avec le masque)
UN FILM DONC QUE JE VOUS CONSEIL DE VOIR, soit pour ceux qui aiment l'esthétique des films asiatiques "émergents" qui est ici très bien représentée, soit pour ceux qui aiment les scénarios des plus complexes ou juste pour ceux qui souhaite voir le regard d'un asiatique sur le monde occidental.
Babatz
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