Deux personnages travaillent dans une petite entreprise du middle west américain fabriquant des "bubble".
L'un(e), d'un âge mûr et d'un certain poids, s'occupe de son vieux père infirme. Ils habitent tous deux dans un préfabriqué à surface réduite.
L'autre, jeune homme "inadapté", vit avec sa mère dans une caravane définitivement, ou presque, amarrée au sol. Avec une pompe à matière plastique il fabrique des éléments de "bubble" : têtes, pieds etc. Il voudrait économiser pour s'acheter une voiture. Il a donc un deuxième boulot.
Arrive un troisième personnage :
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Elle a une petite fille... une vraie "bubble".
Elle est séparée et a été, dit-elle, "infirmière torche-cul".
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Je ne dirai rien de l'intrigue. Soderbergh filme comme s'il reconstituait froidement, cliniquement un fait divers. Les problèmes des personnages consonnent si bien avec les lieux que cette distanciation lève et épure l'émotion. Regard sur l'Amérique? Certes, mais en ces temps de mondialisation, la dimension américaine du drame qui s'annonce pourrait être de tous lieux... Vouloir faire sa vie, gagner de l'argent, être pauvre, faire des petits boulots...
On soulignera cependant la tension critique qui surgit du fait que les personnages fabriquent pour survivre des "bubble" en plastique alors qu'ils sont dans l'impossibilité totale de satisfaire à l'idéal américain du "self made man".
On sait que le réel est parfois plus mystérieux que n'importe quelle invention. Steven Soderbergh aborde le fait divers avec une sorte de rigueur cérémonielle que d'aucuns qualifieront de "minimaliste".
A voir pour la méditation.
"Ben oui... vous êtes assez grands pour aller voir Bubble tout seul... On en recausera après!"
Lu sur le net :
Pour Bubble, Soderbergh choisit de tout faire lui-même : le tournage en caméra numérique, la photographie et le montage. Délaissant les stars, il a recours à des acteurs non-professionnels, issus de la petite bourgade où se déroule Bubble. La singularité du film – le premier d’une série de six obéissant au même dispositif – se prolonge avec la simultanéité de sa sortie en salles, en DVD et en vidéo à la demande. Une volonté de la part de Soderbergh de lutter contre le piratage, une démarche qui paraîtra un tantinet prétentieuse – car sous-entendant une attente démesurée de la part des spectateurs. L’expérience peu concluante laisse penser que le cinéaste a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre.
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jpm
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