creablog

Publication de travaux libres d'étudiants de l'école nationale supérieure d'architecture de Nancy: textes, photos, dessins, vidéos, musiques, etc.

OuVeRtUrE !

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26 février 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)

PRESENTATION

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OUVERTURE DU CREABLOG, ESPACE DE LIBRE PUBLICATION DE NOS CREATIONS !

Cher camarade étudiant à l'école nationale -supérieure- d'architecture de Nancy,

Tu dis que tu dessines? Tu aimes la peinture? Tu joues de la musique? Tu joues à l'apprenti cinéaste? Ou bien tu t'efforces seulement à imaginer, à penser...etc...

Pourtant tu gardes tout ça pour toi. Tu affiches peut-être tes créations dans ta modeste chambre ésperant qu'un prochain visiteur les remarquera, ou bien tu laisses tout ça dans un petit coin de ta tête...

C'est dommage...

Tu as surement déjà pensé à "t'exposer", ou à faire partager ton univers à d'autres mais malheureusement tu n'oses pas, peur du ridicule, manque de courage..."Etre artiste" n'est qu'un status alors peu importe qui tu es, nous avons tous un énorme potentiel créatif et imaginaire qu'il faut exploiter et partager.

-D'ACCORD MAIS COMMENT? ET OU?

C'est pourquoi LE CREABLOG a été créé. C'est un site où chaque étudiant pourra y deposer ses créations, qu'elles soient sur papier, audio ,video etc, dans le but de les partager.

En atendant tes publications camarade étudiant, à bientôt.

...et souviens-toi, Proust disait:

PAR L'ART SEULEMENT, NOUS POUVONS SORTIR DE NOUS...

25 février 2010 | Lien permanent | Commentaires (2)

NOTICE

COMMENT PUBLIER SUR LE CREABLOG ?

Si vous voulez vous investir dans ce blog et publier vos textes, dessins, photos, j'en passe et des meilleurs, la démarche à suivre est la suivante:

---Il faut fournir votre adresse e-mail dans le but de vous inscrire comme auteur sur ce site ( et la faire parvenir soit en déposant un commentaire, soit en la faisant parvenir à Thomas Batzenschlager, 1ere année qui la transmettra à Eric Vion )

---Vous recevrez alors une invitation dans votre boîte mail vous proposant de devenir donc auteur sur ce blog via "Typepad" le fournisseur d'accès au blog (il vous faudra donc vous inscrire gratuitement si cela n'est pas déjà fait)

---Il ne vous reste plus qu'à accepter l'invitation et vous pourrez alors publier librement des "notes", via le site  http://www.sixapart.com/typepad/index.html.fr  ,notes qui pourront comporter du texte aussi bien que des images etc...

PS: Chaque auteur s'engage à respecter les règles de base de publication (pas d'insultes, contenus obsènes, j'en passe et des meilleurs!)

A VOS CLAVIERS !

24 février 2010 | Lien permanent | Commentaires (2)

CATEGORIES DU CREABLOG

Voici les différentes catégories actuellement disponibles sur le CREABLOG :

OOO  ACTUALITES :

Cette catégorie est le lieu de l'actualité du monde de l'Art, du récit de l'expo que tu viens de voir, d'une impression sur un article que tu as lu...Mais aussi lieu de débat sur l'actualité mondiale, une réflexion sur ce qui ce trame, ici, ailleurs ou nulle-part.

A vos claviers!

OOO CINEMA :

Cette catégorie, consacrée au 7eme Art, est un espace d'échange d'impressions, de critiques et de réflexions sur les films qui vous tiennent à cœur, ceux que vous avez vus des dizaines de fois ou celui que vous venez fraîchement de découvrir dans les salles obscurs.

Cet espace a-t-il lieu d'être sur ce site dédié à la publication de nos "créations artistiques"?

Heureusement oui, on parle bien ici de 7eme art et l'écrit de nos impressions, de nos sentiments, constitueront au fur et à mesure une "toile" peinte de nos mots et racontant le cinéma d'hier et d'aujourd’hui.

A vos claviers!

OOO DESSIN :

Du trait à l'estompe, en passant par la couleur...

Le crayon, continuité de la main, continuité de l'esprit.

Vos dessins sont à l'honneur dans cette catégorie!

    

OOO ECRITURE :

Des lettres...
Des mots...
Des phrases...

   Autant d'histoires à raconter !

OOO  MUSIQUE :

Cette catégorie est le lieu de publication de tes compositions, enregistrements, toi qui aimes pousser la chansonnette ,toi qui comme Philippe Laville,"tapais sur des bambous et ça te faisait du bien"...Mais aussi le lieu de partage de nos cultures musicales, de nos coups de coeur.

A vos claviers, petits Ludwig Van' en herbe!

OOO  PHOTO :

"Une oeuvre d'art devrait toujours nous apprendre que nous n'avions pas vu ce que nous voyons" Paul Valery

    ...Une photo devrait toujours nous apprendre que nous n'avions pas vu ce que nous voyons!

OOO  VIDEO :

Une catégorie dédiée aux apprentis cinéaste,

   Ou tout simplement à ceux qui aiment à effleurer l'espace du bout de leur objectif!

23 février 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)

Porzamparc et la Cité de l'Architecture et du Patrimoine

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On pourra entendre, dans l'enregistrement joint, Christian de Porzamparc s'exprimer à propos de la Cité de l'Architecture et du Patrimoine.

Téléchargement citarchitecturepatriporzamparc180907.mp3

Pour télécharger clic droit sur l'adresse puis clic gauche sur "enregistrer la cible sous..."

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18 septembre 2007 | Lien permanent | Commentaires (0)

anecdote de romchamps...

Cela prendrai trops de temps et d'energie à conter ce lieu, alors voici une simple et discrète image: de la maison à le chapelle...Imgp0195 blanches flèches vers le ciel

13 février 2007 | Lien permanent | Commentaires (0)

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13 février 2007 | Lien permanent | Commentaires (0)

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13 février 2007 | Lien permanent | Commentaires (0)

2 plans de John Ford (Les deux cavaliers)

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JPm

26 septembre 2006 dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

Ce n'est qu'un aurevoir

Or

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Voir

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Bbtz

24 septembre 2006 dans Weblogs | Lien permanent | Commentaires (0)

La vie est là, qu'as tu fait de ta jeunesse? Quelque photos du collège...

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BBtz

24 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Qu'as tu fait de ta jeunesse?

Malzeville...Paul Verlaine encore et toujours...

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Qu'as tu fait ô toi que voilà pleurant sans cesse dit qu'as tu fait toi que voilà de ta jeunesse?

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BBtz

24 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Bande passante

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jpM

24 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1)

cETTE PAISible rumeur...

Malzeville, sur le parvis du récent collège Paul Verlaine, on peut y lire...

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LA VIE EST LA, SIMPLE ET TRANQUILLE, CETTE PAISIBLE RUMEUR LA VIENT DE LA VILLE.

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bbTZ

24 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Tudieu!... La vacch!...

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jpM

23 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1)

Philosophie magazine n°3

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22 septembre 2006 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)

Le niveau monte

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22 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

J'ai perdu la face. Elle a glissé dans l'eau. Plouf!

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jpM

22 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Une oeuvre d'art sur le Rhin

Pour aller de Kehl (Allemagne) à Strasbourg, de Strasbourg à Kehl, ou bien pour s'arrêter quelques temps au milieu du Rhin sans se mouiller, on peut emprunter le pont de l'Europe - là ce sont les gaz d'échappement, les camions et les bruit de moteurs qui vous acceuillent - mais le plus agréable, à condition d'être piéton ou cycliste, c'est d'entreprendre cette traversée pas la passerelle Mimram, de l'architecte parisien Marc Mimram.
Elle évoque le viaduc de Mi.....?
non pas Mimram
Deux accès différents-un pour piétons uniquement, l'autre pour cyclistes et piétons-sont reliés par des poutres métalliques qui donnent un mouvement d'éventail à la passerelle et au milieu du Rhin par une "place de passerelle" où s'arrêter pour lire est un plaisir...


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Vue sur Kehl...

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Vue sur le jardin des deux rives...

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21 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

"I love ...range". Brève histoire sans parole.

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16 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Les pas-sans-magnifiques

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16 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

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16 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

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Un détail de l'INIST.

Pour une visite de la chose cliquer sur : http://ensanancy.typepad.com/rythmarchi/2006/09/inistjean_nouve.html

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jpM

16 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Le Jongleur est content. Il a retrouvé le carré noir largué par A2.

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Va-t-il le lui rapporter?

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jpM

15 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Le jongleur

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...........Lorsqu'il ne tourne pâs en rond dans le creablog, il jongle...

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Babtz

15 septembre 2006 dans Dessin | Lien permanent | Commentaires (0)

Avenir?

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Avenir? A Venir?

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Voila, une année s'est achevée, une autre commence... C'est une continuité.

Et qu'est ce que va devenir le creablog dans tout ça? Et non pas seulement le creablog, mais NOUS qu'est ce qu'on va devenir? Des étudiants forcenés, gobeurs de parole de ces edu-corbu-cateurs évangelisateurs qui nous enseignent? (ironie...) Nan évidemment que nan, tout ceux a qui je m'adresse ont cette particularité, cette petite envie de faire qui suffit juste à les libérer de tout ça.

Mais alors ca y est tout est fini? Nan cela viens juste de commencer, nous partageons tous ce désir d'expression et de création alors il faut perséverer.

Voila presque 400 pages que nous avons étalé nos "talent", ouvert des perspectives, avec un petit grain d'humour ;  Cependant pour que ce mouvement de libre expression s'épanouisse il faut un minimum d'organisation, il serait peut être judicieux de créer une nouvelle association toujours dans ce même thème mais qui ne se limiterai pas a internet, des expositions, des rencontres ect...

Je propose mais attend surtout de l'aide pour que ce  petit "mouvement" perdure . Le Creablog ne mourra pas, l'idée d'un "Creablog 2" est déja lancé. Peut-être d'autres seraient interessés par d'autre blogs ciblant d'autre domaines ou par exemple un blog d'architecture réservé à "nous" on l'on publierait dessins, écrits, "critiques" ect... Il en va de l'interet de tous!

Voila, en attendant vos impression, idées, propositions, je vous souhaite a tous une bonne rentrée.

Babz

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15 septembre 2006 dans Weblogs | Lien permanent | Commentaires (0)

Abandon de carré noir

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11 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Un grand tour dans le blog ou A la recherche du carré noir perdu

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jpM

11 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

La guitare de Kader Dellaouine

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Vous avez sans doute croisé à Nancy Kader. C'est un formidable guitariste. Bercé par la musique arabo-andalouse il écrit et joue de vastes compositions qui regardent du côté de Mozart et de Beethoven. Sans oublier l'improvisation qu'il pratique avec des amis.

Il est très difficile à photographier. Son corps tout entier ne cesse de vivre la musique que ses doigts transmettent à la guitare, cet instrument dont la complexité intimidait le compositeur Olivier Messiaen.

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09 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

La grappe

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09 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Un petit tour dans le blog

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jpM

09 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

URb d'hier

J'ai visité la Cité Radieuse de Le Corbusier à Briey.

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Les Cités Radieuses de Le Corbusier; un autre projet archi-urbanistique qui semble être plutôt un symbole de la question du logement social comportant les réponses que cet architecte sut donner pour tenter de résoudre ce problème majeur,qui comme on l'a vu précedemment avec Jean Nouvel, est toujours d'actualité.

Cet édifice qui n'est autre qu'un "HLM", ce situe dans un contexte exceptionnel puisque situé en pleine nature, il introduit déjà les intentions urbanistiques de l'architecte. En effet le bâtiment construit sur "pilotis" ici symbolisés par des énormes piliers de béton se libère totalement du sol pour y laisser passer la nature.

C'est en aucun doute donc ,les intentions sociales qui font ce projet, un habitat collectif au contact de la nature, une qualité de vie remarquable pour l'époque, tout les équipements nécessaires aux habitants sont incorporés à l'édifice (pharmacie, commerce ect...)

Néanmoins l'aspect architectural et plastique ne sont pas négligés même si l'on est dans une optique d'économie et de logement a bas prix. Le Corbusier applique en effet à cet edifice les dimmensions de son modulor (qui est dailleurs représenté en sculpture à l'entrée du bâtiment), il y met de la couleur , "la polychromie lecorbuséenne" comme on l'appelle, la lumière transcende les appartement, eux même étant modulable.

De même que le projet de Nouvel, il fut fortement critiqué et failli même être démoli. Il serait interessant je pense de comparer ces deux oeuvres distinct qui ont en commun cette même intention urbanistique et tenter de comprendre pourquoi on abouti aujourd'hui à un echec social dont nous sommes en parti responsables...

(Ps : Le 17 septembre se déroule la journée du patrimoine, à Briey au programme :visite guidée de la Cité Radieuse, explication de l'histoire sociale et de la conception du bâtiment et exposition sur Le Corbusier architecte et urbaniste. A voir.)

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09 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Onddouble

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07 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2)

URb d'aujourdhui

J'ai visité la cité Manfeste à Mulhouse, projet sous la direction de Jean Nouvel, en collaboration notemment avec Shigeru Ban.

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Ce projet est situé dans l'ancienne cité ouvrière de Mulhouse, basé sur le type de la cité pavillonaire anglosaxonne, 200 logement furent construits à l'époque pour loger les ouvriers de l'usine de textile dans une optique, surement, de controle de la main d'oeuvre en la fixant et en l'éloignant de lieux de regroupements et des rassemblement syndicaux.

Le projet de Nouvel s'inscrit donc dans un objectif archi-urbanistique et s'attaque ici a un symbole social et philanthropique. En effet la question du logement social pause un problème majeur du 21e siècle et bien avant, avec l'échec de l'habitat collectif. L'execution de ce projet devrait permettre de "manifester la question de logement social avec autant de radicalité qu'a ces origines".

Il est assurement difficile de construire aujourd'hui du logement à bas prix tout en gardant un parti-prix architectural et en essayant d'y incorporer la vie collective ; de s'attaquer à un projet de collectivité à une époque comme la notre ou l'on ne parle plus que de communautarisme et de cité-guetto...De toute façon ce projet est déjà fortement critiqué et donne déjà l'impression d'un echec archi-social...

Y'a t'il un avenir pour l'architecture sociale?

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06 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Flandres, film de Bruno Dumont. Revue de presse.

Dumont et merveilles.

Avec Flandres, Bruno Dumont, entre guerre et paix, stupéfie par la violence de son geste artistique.


Dans les Flandres, un jeune agriculteur, Demester, se partage entre les travaux de la ferme et sa liaison avec Barbe, une amie d’enfance. Avec d’autres jeunes du coin, il doit bientôt partir à la guerre dans un pays lointain. Flandres, le nouveau film de Bruno Dumont, est construit aussi sèchement que le récit que l’on peut en faire. D’une part la paix, dirait-on, d’autre part la guerre, croit-on. C’est une division franche, y compris esthétique puisqu’on passe visiblement du 35 au 16mm, d’une France amortie à un Orient tellurique. De plus, le doute est permis : dans quel pays se déroule cette guerre « moderne » ? Irak aujourd’hui, Afghanistan avant-hier, ou Algérie autrefois ? Si « l’ennemi » ne parlait pas un arabe véhiculaire, ce serait encore plus abstrait. Mais est-il bien certain que la campagne filmée par Dumont soit plus réaliste ? Les Flandres, terre traversée ancestralement par la guerre, sont-elles plus qu’un emblème, « un nom de lieu » à la façon proustienne? Archétype contre archétype, Bruno Dumont a-t-il voulu suggérer que la guerre n’est pas une spécialité régionale, mais un lieu commun mental ? Et la paix est –elle la continuation de la guerre par d’autres moyens ?

Fertile. Le film à une capacité motrice à nous diviser intérieurement quand bien même il tente de faire masse, de s’imposer d’un seul bloc. Il fond sur le spectateur à la façon d’une profération excathedra, il entend sidérer et nous faire violence. Mais de quelle violence s’agit-il quand on entend certains sucrés s’indigner qu’on y voie des enfants tués, des femmes violées, et des troufions torturés ? Très surprenant en effet, en temps de conflit où on sait bien depuis, minimum le guerre du feu, que ces chose là n’arrivent jamais en vrai…En revanche, la violence intestine que le film vient arracher en nous comme on débusque la bête au fond du trou est nettement plus terrorisante et fertile. Si le film, de l’aveu même de son auteur, « vise à tordre le réel pour le déformer », le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on en sort noué. C’est en tout cas un des rares films présentés à Cannes qui n’autorise pas le « j’aime/j’aime pas » habituel et perturbe la routine des critères de croisière.

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Immense solitude. On ne peut lui reprocher de chercher à être aimable. Comme dans ses autres films (La vie de Jésus, L’Humanité, Twentynine Palms), Bruno Dumont multiple les scènes d’accouplement où, en quatorze secondes, le garçon se vidange dans des corps de filles apparemment inertes. A nouveau, les dialogues des réduisent à quelques phrases grognées, et tous les personnages ont l’air perdu à égalité dans l’immense solitude d’un paysage sublimement cadré. L’homme apparaît tel un quartier de viande qui souffre et le chemin de sa fatalité le conduit à la boucherie. La séquence des soldats rejoignant leur bataillon semble comme une citation  de n’importe quel chant du départ  les hommes au front, plutôt copains, les femmes à l’arrière, plutôt en larmes, voire enceintes. Sans aucune sorte de transition  en forme de précaution, le film se téléporte du ciel plombé des Flandres à l’horizon surchauffé à blanc de  « l’étranger ». Manière sans doute pour Bruno Dumont de vouloir greffer une tradition du film français enlisé dans la terre d’ici (de Bresson à Pialat) avec une façon plus Kubrick de procéder. Impossible de ne pas penser à Full Metal Jacket que Flandres cite pour ses nombreuses scènes de guérilla dans le bled.

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Des natures. Dans ce parti pris allégoriques qui suggère tout autant la peinture (entre autres, Géricault ou Jeff Wall) que le roman (Claude Simon ou Pierre Guyotat), les personnages sont eux-mêmes des figures qui basculent entre leur Dasein embourbé et leur âme rêveuse. Le brut Demester n’est pas qu’une brute. Barbe, Marie-couche-toi-là du village, n’est pas qu’une pute. Comme à son accoutumée, Bruno Dumont a recruté de « parfaits inconnus » (Adélaïde Leroux, la fille, et Samuel Boidin, le gars). Des natures. Avec le trouble afférent : sont-ils les interprètes du film ou les acteurs de leur propre vie?

La façon dont Bruno Dumont les enchâsse dans sa cathédrale, comme des vitraux (la vie de quelques saints?), n’est pas faite pour apaiser cette ambiguïté. Ce qui ne veut pas dire qu’il leur veut du mal dans ce film hanté par la chrétienté et partant sa quincaillerie  martyre, salut, péché, rachat et rédemption. La scène finale de retrouvailles amoureuses entre Barbe (fraîchement sortie de l’HP) et Demester (seul rescapé de la guerre) est à cet égard une hostie qui nous reste en travers du calice. Elle l’aime, il l’aime, nous non plus.

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Mais Flandres, heureusement, ne bat pas seulement se genre de campagne évangélisée. Dans ce film-fresque convulsif, d’autres couleurs affleurent, scènes intercalaires, sorte de suspensions où il paraît encore possible de respirer entre deux rafales, deux barrages, deux orages. Juste avant le départ des garçons par exemple, quelques jeunes se rassemblent dans une prairie autour d’un feu au crépuscule. Tout danger de scoutisme est écarté par le geste de Barbe qui, juste après avoir échangé un baiser avec son étrange fiancé et un nouveau soupirant, les renverse sur l’herbe pour un trio où cessent fugacement les rivalités passionnelles et s’esquisse un début de communauté.

                                              

Philippe AZOURY, Gérard LEFORT et Didier PÉRON

Le mal et la grâce selon Dumont

Flandres de Bruno Dumont - Compétition.


Réalisateur de trois longs-métrages (La vie de Jésus, 1996 ; L’humanité, 1999 ; Twentynine  Palms, 2003) assez remarquables pour l’avoir imposé comme un auteur puissant et original, Bruno Dumont est de retour à Cannes, où L’Humanité avait remporté  trois prix en 1999. Relativement aux boursouflures dépassant les deux heures qui encombrent la compétition cette année, la sécheresse et la concision de son nouveau film l’ont fait claquer ici comme un coup de fouet, pour le meilleur selon ses admirateurs, pour le pire selon les adversaires résolus qu’un inventeur de forme aussi singulier n’a pas manqué de se faire. Aux uns comme aux autres, Flandres apparaît comme la synthèse  des deux manières répertoriées dans son œuvre naissante : l’opacité lumineuse de L’humanité, l’abstraction explosive de Twentynine Palms. Mais aussi bien l’humus de son terreau natal (le Nord) incarné par des corps du cru, allié à la fascination de l’Amérique à travers la distorsion des modes du cinéma de genre.

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Flandres est donc un film mentalement et physiquement divisé entre un ici et un ailleurs, et cette histoire n’est autre que la mise en forme de ce clivage, la dualité capillaire de son montage, la tension convulsive de son hypothétique réconciliation. Une ferme dans le nord de

la France

, tenue par un jeune homme solitaire nommé Demester. Barbe, son amie d’enfance frêle jeune femme qui lui abandonne son corps de liane, tout habillée au coin d’un  bois, la culotte baissée sans pudeur son sexe qui appelle. Elle ne s’interdit pas d’en suivre un autre, comme ce Blondel croisé dans un bar, sur lequel elle jette son dévolu pour un regard. Barbe, dont l’amour est si vaste qu’il accueille ceux qui lui réclament, est aussi une héroïne partagée. Comme dans les autres films de Dumont, ces personnages taiseux et opaques se comprennent sans se dire, se prennent sans se donner, participent d’une humanité qui semble ne s’être jamais tout à fait émancipée de la nature (ciel bas et soleil pâle, glaise lourde des plaines du Nord). Ce prologue à l’ailleurs passe comme un éclair. Devant un feu crépitant, Blondel et Demester, tendrement enlacés par une Barbe transformée en elfe de légende, partent déjà à la guerre. On ne saura ni quand, ni où, ni contre qui elle se déroule. On y voit un désert, un bivouac, des machines de guerre, des corps virils qui se préparent à lutter, l’acier des armes qu’on fourbit, l’ordre tigré d’une escouade sur le pied de guerre, des adversaires insaisissables parlant l’arabe. Dumont profitera d’une mission  de reconnaissance pour laminer, dans la tradition de Nicholas Ray et de son Amère victoire, tout ce que ce jeu de la guerre peut avoir de séduisant. Fraternité des armes, dignité des hommes, vaillance du combat, nécessité de l’intervention  tout est mis en pièces dans un crescendo d’horreur et d’abjection duquel Demester, seul, sortira sinon indemne, du moins vivant.

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La violence épurée de cet épisode central, avec la perte des repère spatio-temporels qu’il met en scène, est d’autant plus sensible qu’un montage parallèle ramène régulièrement à la chronique de l’attente du retour des soldats, ancrée dans le rythme des saisons et dans la fertilité du ventre de Barbe.

Demester finira par revenir, et de ses retrouvailles avec Barbe on ne peut rien dire d’autre qu’elles sont l’avènement d’un coup de grâce qui partagera certainement le public. Car, à l’instar de cette autre figure majeure du cinéma français qu’est Arnaud des Pallières (Drancy avenir, Adieu), Bruno Dumont, jusque que dans son matérialisme d’airain et son antinaturalisme forcené, est fondamentalement un cinéaste de l’inquiétude spirituelle. L’ici et l’ailleurs qui partagent son film reconduisent à cet égard la dualité de la chair et de l’esprit qui nourrit toute son œuvre.

Tenaillé par la question du mal autant que par son recours en grâce, fasciné par la faculté d’avilissement et d’élévation qu’abrite l’être humain, méprisant la logique psychosociologique des causes et des effets, Dumont ne filme rien d’autre que le mystère ambigu de la présence. Ce que cette essentialisation lui fait perdre en finesse d’analyse, il le regagne en puissance de perception, en sensibilité picturale, en vibration tactile. Flandres, à cet égard, ne nous apprend rien de plus que les films précédents, si ce n’est que le cinéaste va de plus en plus à l’os. Cette familiarité et ce dépouillement font courir au film un danger qu’il ne faut pas cacher, quitte à laisser le désappointement se dissoudre lentement dans cette imprégnation tenace qui témoigne de la puissance du cinéma de Bruno Dumont.

Jacques Mandelbaum

L’HISTORY OF VIOLENCE DE BRUNO DUMONT


Dieu vomit les tièdes. Bruno Dumont, le réalisateur de La vie de Jésus, n’a pas de souci à se faire de ce côté-là, car ces films sont tout sauf des objets neutres. Certains les détestent, d’autres les adorent, personne ne reste indifférent. Cette année, à Cannes, son Flandres - l’un des trois films français en lice pour

la Palme

d’or - est la chronique d’une passion violente sur fond de guerre et s’annonce d’une radicalité et d‘une brutalité extrêmes. Les débats promettent d’être douloureux. Dumont, 48 ans, en a l’habitude. L’apparente crudité de La vie de Jésus, présenté à

la Quinzaine

des réalisateurs en 1997, avait déjà divisé les critiques. Puis, il y a sept ans, les prix d’interprétation masculine et féminine reçus par les deux comédiens principaux de son deuxième long métrage, L’humanité – tous deux amateurs (oh sacrilège!) – avaient hérissé le poil de certains professionnels. Une situation dont le cinéaste s’accommode très bien.

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Chez Dumont, le bien et le mal ne sont pas deux entités distinctes aux contours précis. Au spectateur, avec sa conscience, de sonder les mystères psychologiques et dramatiques qui régissent ces univers. Ici, pas de discours moralisateur ; c’est l’humain dans toute sa complexité qu’il faut affronter. Dans La vie de Jésus, on voyait ainsi Freddy, véritable bloc de tendresse, se muer « doucement » en monstre sauvage et aveugle. D’une manière plus retorse, L’humanité (jamais titre n’a semblé plus approprié), vrai-faux polar, présentait un protagoniste que la simplicité d’esprit rendait plus inquiétant encore. Enfin, l’aérien Twentynine Palms plongeait un couple – et nous avec – dans une barbarie insoutenable.  « Je fais écouter une petite musique au spectateur et paf ! Je lui file une claque, je le retourne sur son siège. C’est une démarche qui consiste à sonder les zones les plus troubles de notre être.» Adepte du confort, s’abstenir ! Flirter avec les limites, évoluer en marge, c’est le credo de Bruno Dumont. Etre décalé n’est pas, chez lui, une pause, mais une démarche personnelle.

Chez Bruno Dumont, le cadre de l’intrigue fait corps avec ceux qui l’habitent. Les décors plats de ses Flandres natales – terre d’asile de la majorité de ses longs métrages - possèdent une puissance attractive rare. Leur dénuement inquiétant isole encore plus les êtres, obligés de confronter à eux-mêmes. En cela, le cri libérateur poussé par le protagoniste de L’humanité, que venait étouffer le bruit d’un train, est éloquent. Ce travail sur la relation entre l’homme et la nature trouvait son paroxysme dans Twentynine Palms, tourné cette fois loin du Nord, dans le désert de Mojave, en Californie. Cet environnement ample et sauvage, le réalisateur a réussi à en dégager toute la brutalité. L’horreur de la séquence finale n’était ainsi que l’aboutissement logique d’un processus narratif chargé d’une violence sourde. Ce cinéma-là tire sa plus grande force du refus de l’auteur de décrire une quelconque réalité, préférant se bâtir sa propre vérité, même si elle est incertaine. Sous des airs de documentaire, La vie de Jésus, où l’on suivait le quotidien d’adolescents désoeuvrés dans un village morose du Nord, aurait pu se passer à Tombouctou. Le film n’est autre que le chemin de croix d’un être pur et intemporel en proie au doute. Une réflexion qui  se prolonge avec L’humanité. Ce parti pris métaphysique force le réalisateur à vivre dans l’incertitude. Bruno Dumont est un explorateur.

. . . J_1 . . .

Thomas Baurez



Avec Bruno Dumont on sait en revanche depuis longtemps qu’il n’y a besoin d’aucun additif chimique pour faire basculer le réel dans l’horreur. La nature y suffit largement puisque le monstre, ici, c’est l’homme ordinaire et ses pulsions incontrôlables. De nouveau dans Flandres (Sélection officielle – en compétition), les homoncules sont pris dans la grande toile de paysages ruraux comme des fourmis dans la pelouse. Cependant, en cours de film, un glissement de terrain inattendu a lieu quand les personnages masculins, après s’être engagés dans l’armée, se trouvent projetés au milieu d’une guerre abstraite mélangeant Algérie, Irak et Afghanistan. Or non seulement Dumont déploie dans les scènes de combats militaires une virtuosité impressionnante, mais surtout l’incessant basculement des Flandres – où sont restées les femmes – aux collines désertiques – où s’entretuent les hommes – instaure le jeu qui manquait jusqu’alors aux productions très terriennes du cinéaste. Combinant, avec une surprenante aisance, de grands tableaux à

la Bruegel

et des panoramiques à

la Luc Delahaye

, Flandres est sans aucun doute, une des expériences visuelles les plus fortes du Festival.

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Bilan du 59ème Festival de Cannes


Le Jury de Wong Kar-Wai a prudemment tranché : une Palme pour Ken Loach en forme d’hommage à toute sa carrière ; pas moins de onze         acteurs pour deux Prix d’interprétation ; un prix de consolation de plus pour Almodovar. Seule Audace : un Grand Prix pour Bruno Dumont. qui avait déjà remporté le Grand Prix en 1999, avec L’humanité. C’est hiérarchiquement la deuxième récompense du palmarès et, par tradition, le prix pour le « cinéma de recherche ». Lequel divise inévitablement. Mais Flandres est peut-être le film le plus accessible du cinéaste, en même temps que le plus épuré. Bruno Dumont traque une fois de plus « la bête en l’homme ». Il confronte ses héros, des paysans des Flandres françaises, aux horreurs d’une guerre indéfinie, dans un pays lointain. Scènes de violence, de torture, de viol. Moments d’une incroyable crudité, filmés à la juste distance. Certains critiques y ont vu le sommet du Festival, tandis que d’autres regrettaient l’aspect très « théorique » du film. Car Dumont, philosophe de formation, tente de montrer quelle forme d’humanité résiduelle peut, au bout d’un calvaire organisé, renaître de l’animalité. Cette expérience in vitro, y compris pour les spectateurs, provoquera de vives réactions au moment de sa sortie.            Aurélien

Retour de Cannes, les rédacteurs des Cahiers confrontent leurs analyses des tendances à l’œuvre dans ce 59ème Festival.


(…) Jean-Michel FRODON : Les films de Dumont ne tranchent pas sur cette question-là ; que l’humain soit toujours déjà là et aussi dans sa manière de filmer. Chaque film qu’il réalise accompagne un trajet, il n’enferme jamais, il accumule les obstacles sur un chemin qui connaîtra une issue. Et il y a chez lui – chez lui mieux peut-être que chez aucun cinéaste aujourd’hui, la capacité à voir la beauté et la singularité humaine des individus dans le moment même où il met en scène ce qui les travaille dans les registres de la pulsion et de la bestialité. Il faut voir comme il filme bien la jeune femme de Flandres, comme au cœur des ténèbres ses troufions ne perdent pas visage humain.

(…) Flandres recèle une puissance de perturbation (qu’illustre notre débat), qui tient à une force de la mise en scène dont les effets troublants se prolonge bien au-delà de la fin de la projection.

(…) Stéphane DELORME : La critique idéologique n’épuise pas Flandres ; Dumont travaille sur la bestialité, l’homme chez lui est tiraillé entre le haut et le bas, c’est son sujet. Faut-il le moquer? Le film reste fort visuellement, l’inscription de l’homme dans le désert des Flandres  comme dans le désert africain est impressionnante. D’autre part ce film est beaucoup moins incarné que les précédents, plus théorique, kubrickien. C’est un mixte de L’humanité et de Twentynine Palms. Dumont avance, il se refuse à faire le même film.


FLANDRES

De Bruno Dumont

Entre Flandres et Afrique du Nord, violence et désir, amour et horreur, peinture classique et photographie de guerre. Le film le plus dialectique de Bruno Dumont


Depuis le début de sa carrière, Bruno Dumont est un cas à part, à la fois marginal et dans la lumière, enfant chéri des festivals et cinéaste mal aimé. On se souvient, en particulier, du record des trois prix cannois pour L’Humanité en 1999 (Grand Prix du jury et double prix d’interprétation) et du mini scandale qui s’ensuivit. Chez lui, il y aurait les bons et les mauvais points. Côté positif, on s’accorderait ainsi sur son sens du cadre et sa direction d’acteurs, capable de tirer des performances exceptionnelles de comédiens non professionnels. Côté négatif, son attachement un peu trop viscéral à son terroir (les campagnes du Nord) et sa vision très sombre de l’humanité.

Ce qui est au cœur du problème Dumont, ce n’est pas, d’ailleurs, en tant que tel, son pessimisme noir (depuis quand faudrait-il qu’un metteur en scène soit un joyeux compagnon ?) mais plutôt la façon qu’il aurait de l’imposer, à ses personnages comme à ses spectateurs, par des tours de force scénaristiques aussi lourdauds qu’arbitraires. De ce point de vue, Twentynine Palms marque sans doute le point le plus friable de sa carrière. Tournant dans les déserts américains comme dans un ailleurs fantasmatique, le cinéaste semblait n’avoir alors d’autre intention que d’arriver à un déchaînement final de violence qui frôlait le grotesque.

Dix ans après La vie de Jésus, comment Flandres vient-il modifier cette équation ? Bizarrement, d’abord, par une omission. En effet, avant Cannes, la rumeur voulait que le film se conclue par un massacre sanglant en faisant craindre un énième retour du pire. Le personnage principal de Flandres (le très impressionnant Samuel Boidin) est, d’ailleurs, présenté d’entrée comme un héros, massif et tellurique, prêt à exploser à tout moment. Amoureux rentré de son amie d’enfance (l’intrigante Adélaïde Leroux), obligé d’assister, en silence, à ses nombreuses passades, il part à la guerre avec un de ses rivaux en laissant sa ferme derrière lui. Sur place, les exactions permanentes d’une armée dépassée par les évènements semblent n’exister que pour déverrouiller, chez lui, les derniers cadenas d’une brutalité contenue. Pourtant, son retour en terre natale vient, au final, contredire son parcours programmé de bombe à retardement.

Ce virement de cap imprévu (apparemment advenu sur la table de montage) pourrait donner l’impression d’un Bruno Dumont simplement assagi par le cours des années. On aurait tort, cependant, de décrire Flandres comme le chef-d’œuvre apaisé d’un cinéaste longtemps tourmenté. Non seulement parce que la propension à souligner, de façon appuyée, l’injustice du monde est bien ici maintenue au cours de l’histoire (en particulier dans une scène de viol collectif où seul le soldat qui s’est tenu à distance est celui-là même qui est châtré en punition). Mais surtout parce que le film, loin de se replier calmement sur lui-même, est plutôt traversé par un souffle conquérant.

Ce changement d’air provient tout entier de la nécessité d’articuler deux pays : d’un côté les Flandres du titre, de l’autre cette région guerrière, mélange d’Irak, d’Algérie et d’Afghanistan. En effet, si, dans chacune de ces contrées, Dumont déploie, avec sa maestria habituelle, des plans larges qui rappellent tour à tour les tableaux de Bruegel l’Ancien et les photographies de Luc Delahaye, c’est surtout dans le passage répété de l’un à l’autre que quelque chose de proprement inédit advient dans son cinéma. En effet, dans ce grand glissement tectonique entre naturalisme terrien de l’Humanité et l’abstraction désertique de Twentynine Palms, le réalisateur redéfinit en profondeur ses territoires anciens : l’ici décolle de sa glèbe et l’ailleurs gagne en incarnation.

La force nouvelle de Flandres tient dans ce déplacement subreptice mais essentiel. Pour qu’un de ses personnages puisse enfin échapper à son déterminisme, sans doute fallait-il que le cinéaste affirme d’abord sa liberté de mouvement. Et déjoue, du même coup, la fatalité du lieu.

Patrice Blouin

«Flandres» l'âme Grand prix à Cannes, le quatrième film convulsif de Bruno Dumont entrechoque l'amour et la guerre.


Il s'est passé à Cannes, avec le film de Bruno Dumont, un phénomène critique qui nous a tenu lieu de miroir du moment présent. Flandres , du haut de son impressionnante heure et demie, et du malaise qui s'en dégageait, ne donnait jamais le signe de vouloir être aimé. A la séduction, il préférait la confrontation, la violence implacable, surtendue.

Doute. D'aucuns ont parlé alors de provocation. Mais Flandres , par là, nous faisait du bien. En même temps, bien sûr, il ne pouvait que diviser intérieurement : impossible d'être entièrement avec le film, mais aussi impossible d'en sortir, sinon en morceaux. Stylistiquement, Dumont n'a jamais été aussi solide, aussi maître (en

35 mm

, partie Flandres glacées, comme en

16 mm

, partie guerre brûlante). Mais cette puissance dans le trait ne travaille qu'à approfondir un doute général : l'homme comme grand embourbé. Qu'il s'appelle Demester, fermier amoureux, mi-ours mi-nounours, ou Barbe, fille et femme, qui voit partir d'un coup Blondel, son amant, et Demester, son ami épris d'elle, à la guerre. Une guerre sans nom. A la fois passée (Algérie ?), présente (Irak ?), et à venir. Une guerre sans loi, sans morale. Dans la boue des Flandres, l'humanité s'enfonce. Dans le sable du désert, elle implose.

On pouvait s'attendre à ce que le film naisse de l'échec du précédent, 29 Palms , projet américain sexy et aéré, qui, sur le papier, avait tout pour exciter la critique comme le public et qui, au finale, n'avait plu à personne. Bruno Dumont confirmera qu'il n'a jamais cessé d'interroger ses choix (la fin, en carnage révulsif, a été coupée in extremis avant Cannes).

A force, c'est Flandres tout entier qui est devenu un film sur le doute (Dumont, toujours aussi drôle, préfère dire un film «sur l'amour» avec un fond de tragédie exacerbée). Que ceux qui le rejettent le trouvent «douteux» est l'ironie suprême de l'affaire. Ceux qui l'acceptent, en revanche, devront apprendre à perdre toute certitude.

Panique. Le titre est le premier piège, il sent trop fort la terre et cette vieille lune naturaliste pour ne pas être aussitôt démenti : rien n'est juste dans la représentation, volontairement, puisque tout est injuste chez Dumont. Et la guerre ? Elle ne peut être qu'essentielle, c'est-à-dire réduite à quelques symboles à partir de quoi on la reconnaît comme élément panique.

A la façon de l'installation de la photographe Sophie Ristelhueber, que l'on a pu voir cette année à Arles, rassemblant et retouchant numériquement des clichés pris par des reporters, représentant des trous d'obus sur des routes supposées irakiennes, la mise en scène de Bruno Dumont se tient bord cadre entre le réel et la fiction. Gommer l'information pour approcher plus encore le réel de la pulsation qui l'habite. Le but du réalisateur reste d'atteindre ce moment où il n'est plus possible de tenir une position, pour parler avec des mots de stratège. Mais Flandres est de toute façon un film en état de conflit orageux, contre le sens, contre le visible.

Le film a remporté le grand prix à Cannes. Il faut interpréter cette reconnaissance comme un excitant paradoxe : on attend de Bruno Dumont qu'il nous plonge dans une situation indésirable, qu'il attente à notre intégrité de spectateur qui, à la fois, réclame et craint le spectacle de la destruction.

C'est le rôle que l'inconscient collectif cinéphile lui a attribué. Qu'il nous dise le goût de ce merdier que l'on vit au quotidien, que l'on ne comprend toujours pas. A ce titre, guerre et amour ne peuvent que se confondre

puisque le film les regarde d'égal à égal : deux catastrophes qui saccagent.      Philippe

Grand Prix du Jury à Cannes, le film retrace le destin opaque de deux taiseux du Nord


En peinture, les Flandres évoquent gueules ouvertes, ventres de bâfreurs, trognes d'ivrognes. Ripailles et paillardises. Chairs gorgées, femmes nues, "tous les aspects de la matière, la pourriture et la vie", écrivait Elie Faure. Une masse animale que divinisa Rubens et dont le cinéaste Bruno Dumont explore le tourment métaphysique autant que la fièvre sensuelle. Le cinéaste tourne le dos à la représentation gothique des gens de sa région (il est né en 1958 à Bailleul, dans le Nord), l'expression exubérante de leur faim de vie, pour cultiver un style austère, camper les corps lourds de ses gueux dans un paysage rural froid. Ses personnages sont des taiseux aux goinfreries cachées et débordements ligotés de l'intérieur. La peinture travaille Bruno Dumont qui, dans son film L'Humanité (1999), donna à son personnage principal le nom de Pharaon de Winter, un artiste qui, à la fin du XIXe siècle, a capté la "retenue" de ses aïeuls, leur fusion muette avec la terre du Nord.

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Ancrant son attachement à cette région au point de lui octroyer le titre de son film, Dumont poursuit son exploration bressonnienne de l'asthénie existentielle, de l'énigme de la condition humaine. Dotés de prénoms à connotation mythologique, ses jeunes personnages végètent dans leur bled, guettés par l'insipide et la pulsion, habités par des choses qu'ils n'avouent pas, ne communiquent pas : les sentiments.

Ainsi Demester erre-t-il entre sa ferme et les balades avec Barbe, frêle amie d'enfance. Il y a les copains, avec lesquels on partage en silence une extase en observant un feu de bois. Il y a le non-dit, cet amour du garçon empoté qui assouvit brutalement sa libido dans les fourrés, cette inertie de la fille qui baisse sa culotte sans rechigner, et que quelque chose condamne à la solitude, l'hérédité - péter les plombs comme sa mère, connaître la violence de l'HP.

Grand Prix du jury au Festival de Cannes 2006, Flandres confronte Demester au déracinement extrême. Le garçon part faire la guerre dans un pays non identifié (Algérie, Afghanistan, Irak ?) où l'ennemi est quasi invisible et l'abjection omniprésente. Inventeur de formes, Bruno Dumont filme la guerre de façon quasi abstraite, épurée, soucieux d'éviter toute ambiguïté dans le spectacle de ce chaos où les soldats terrorisés sont pulvérisés.

Désarmant pour qui garde en mémoire les films de Raoul Walsh, William Wellman ou Samuel Fuller, Flandres traque la barbarie chez le troufion plutôt que son sens de la fraternité ou son héroïsme. L'homme, chez Dumont, oscille entre l'humain et l'inhumain, la grâce et la crasse, sa part de bestialité étant attisée par l'enfer de machines infernales en plein désert. La guerre le plonge en régression, souligne sa peur, sa fatalité à être écrasé par le mal, son impuissance à se transcender en collectivité. Un viol (filmé avec un remarquable sens de l'ellipse) est au centre de cet épisode militaire, et la référence cinématographique est à chercher du côté de Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, de ses marines confrontés à une Vietnamienne aux yeux effarés : ici l'effroi, la haine, le mépris face à la sensation d'être vidé de son identité, lors du regard que s'échangeront peu après les mâles et leur proie, une fois inversés les rapports de force.

SANS CLÉ

Claude Simon signa un roman de guerre intitulé

La Route

des Flandres. Bruno Dumont y pensa-t-il ? La parenté est évidente, dans la propension à opposer la femme à la senteur d'humus et le soldat aux instincts cavaliers, la campagne et le champ de bataille. Comme chez Claude Simon, ce que doit régler le héros de Flandres sous l'uniforme est une affaire "entre lui et lui" : sa faculté à rebondir du péché au rachat, de l'avilissement à l'élévation. Il s'agit, lors de ces bombardements et de ces profanations, de l'"inexpiable et sacrilège blessure faite par les hommes", de l'irrespect à l'égard de

la Terre

(la nature) et de l'individu (la nature humaine).

Barbe dépérit, le ventre rond, en attendant le retour de Demester anéanti, en quête de rédemption. Comment revivront-ils ? Ensemble ? Demester aura-t-il appris à habiter l'espace et vivre sa passion ? Dumont filme le paysage mental de son héros, son désir de prendre, sa maladresse à partager. Il montre l'étreinte comme un rêve d'union, une impossible fusion : le sexe souligne la solitude.

Demester est-il une brute, et Barbe une pute ? C'est tout le contraire, mais comment chacun s'arrange-t-il avec son instinct grégaire ? Dumont ne livre pas la clé. Hostile au cinéma calibré, il reste opaque, encourage le désappointement. Ses films obsèdent, exigent un temps de digestion.

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"Cette chose muette, ces élans, ces répulsions, ces haines, tout informulé, et donc cette simple suite de gestes, de paroles, de scènes insignifiantes, et, au centre, sans préambule, cet assaut, ce corps-à-corps urgent, rapide, sauvage, n'importe où, elle les jupes haut troussées, tous deux haletants, furieux... et lui aussitôt après de nouveau avec ce masque de cuir et d'os inchangé, impénétrable, triste, taciturne, et passif, et morne, et servile", écrit Claude Simon. On ne saurait mieux dire ce que Bruno Dumont cherche à traduire en images.



Film français de Bruno Dumont avec Samuel Boidin, Adélaïde Leroux, Henri Cretel. (1 h 31.)

Jean-Luc Douin

Chaque plan de Flandres est une leçon de cinéma


Balayée la désagréable impression laissée par Twentynine Palms ! Car dans cette variation sur l’inhumanité qui nous conduit des terres boueuses du nord de

la France

aux champs de batailles sordides d’un pays lointain jamais nommé, le cinéma de Bruno Dumont touche plus que jamais à l’épure. Le réalisateur y privilégie enfin le hors champ. A l’horreur, il préfère les visages de ceux qui la contemplent. L’effet n’en est que plus dévastateur, comme le fait de confier, pour la première fois, un rôle féminin central à une jeune femme troublante (Adélaïde Leroux, magnifique révélation), dont le minois angélique contraste avec la complexité diabolique de son personnage. Chaque plan de Flandres est une leçon de cinéma. L’ombre du Full Metal Jacket de Stanley Kubrick plane sur ses scènes de guerre. Grand Prix à Cannes, ce choc visuel et intellectuel salutaire mérite qu’on s’y aventure, en dépit du malaise que la vision de ces êtres mutilés dans leur chair et leur dignité humaine peut susciter. Car l’universalité de son propos offre un point de vue original sur le monde déchiré dans lequel on (sur)vit.            

Thierry Cheze


Le Grand Prix à Cannes est donc amplement mérité


Quand Bruno Dumont parle d’amour, il le plonge dans la boue des Flandres, le détériore avec du silence, le salit avec une guerre pour finalement le faire éclater dans toute sa dimension salvatrice. FLANDRES raconte l’histoire de Demester, un fermier colossal, maladroit et complexé qui ne sait pas dire à Barbe, son amie d’enfance qu’il l’aime. Elle, de son côté, lui offre un peu de baise, vite fait mal fait, et cherche ailleurs l’amour qu’il s’empêche de lui donner. Pour sortir de cette relation léthargique, Demester décide de quitter sa ferme pour partir faire une guerre lointaine, tandis que Barbe dépérit en l’attendant. Comme d’habitude chez Dumont (L’HUMANITE,

LA VIE DE

JESUS), le cinéma se dérobe à ses interprétations simplistes, préférant exister de manière sensitive à travers des corps puissants, des images primales et un récit évocateur, symbolique, mais jamais directif. Ainsi, FLANDRES se ressent comme du théâtre avec pour décor les immenses paysages du Nord, où la dimension physique est primordiale, au-delà des dialogues et de l’intrigue. Bercé par une vision animale et darwinienne de l’humanité, le dernier Dumont est un grand film pour sa radicale simplicité qui laisse le spectateur libre face à la beauté des images, la grandeur des acteurs et l’énigme du sens de ce long-métrage minéral. Le Grand Prix à Cannes est donc amplement mérité.   Romain

Magistral


Il faisait presque peur, Bruno Dumont, érigé en commandeur du cinéma pur et dur par un jury cannois qui, en 1999, avait décerné pas moins de trois prix, dont le Grand, à L’humanité, son deuxième film. Aujourd’hui, le cinéaste français brandit un nouveau Grand Prix cannois. Il lui a été remis par un jury qui, en mai dernier, a choisi des films tournés vers le public : Le vent se lève, de Ken Loach, ou Volver, d’Almodóvar. Flandres a tout à fait sa place à leurs côtés. Sans rien renier des partis pris qui distinguent son cinéma depuis

La Vie

de Jésus (1997), Bruno Dumont donne à la fois une ampleur et une simplicité nouvelles à sa vision d’une humanité toujours dans l’épreuve. Son film est traversé par une sensibilité tenue, retenue, mais finalement bouleversante.

Il y a d’abord cette rencontre avec un personnage qui va porter tout le film, alors qu’il semble démuni de tout, vide, vain : le fermier Demester, interprété par un étonnant acteur non professionnel, Samuel Boidin, Il entre dans le film en se cognant le bras. Dans les bois, il trébuche, se prend dans les branches. Lourd, maladroit. La jolie Barbe, une fille avec qui il fait l’amour en restant, comme il dit, « copain-copine », s’amourache sous ses yeux d’un autre gars, Blondel. Demester ne dit rien. C’est un jeune homme qui fait le gros dos, subit, encaisse, écrasé par la morosité banale de la vie, par le ciel du nord de

la France

, comme recroquevillé à l’intérieur de lui-même. Mais quand, le temps d’un plan très court, Bruno Dumont nous le montre qui se balance sur une barrière, on comprend qu’il y a encore, derrière ce visage buté, une part d’enfance, une nostalgie de la légèreté. Et quand il voit Blondel, on sait que Demester souffre, même s’il ne le montre pas.

Dans Flandres, tout ce qui est ressenti est secret. Barbe non plus ne dit pas la souffrance qui la mine. Peut-être parce qu’elle ne peut pas nommer ce qui ne va pas avec ses « nerfs », le seul mot qui lui vient. Mais aussi parce qu’il y a une pudeur naturelle chez les personnages de Dumont, et dans son regard à lui. Le défi du film, qu’on prendrait trop vite pour de la provocation, c’est de confronter ce regard à ce qui rend la pudeur impossible : la représentation de la guerre. Demester part sous les drapeaux, Blondel aussi : les voilà dans le Golfe, en Irak ou ailleurs, dans un Moyen-Orient où l’on se massacre. Viol d’une femme, enfants soldats devenus des snipers sans pitié et qui seront tués sans pitié, Dumont va droit où ça fait le plus mal. Dans l’insupportable qui nous prive de mots, comme ses personnages. Et, pour se risquer là, sa mise en scène ne commet aucun faux pas. Un gros plan sur le poing serré de la femme violée dit sa douleur et sa colère. C’est fort, et pudique. Comme ces scènes où, le regard gardant ses distances, l’horreur est dans les hurlements, l’indicible devenu cri. La violence, ici, ne sert pas à faire monter une tension qui est de toute façon dans chaque plan. Car Dumont donne à ses personnages, si dépouillés, un retentissement impressionnant. Il fait d’eux les figures d’un monde et d’une guerre sans âge, qui dépassent largement notre actualité. Au combat, Demester et Blondel restent des rivaux qu’un conflit larvé oppose, pour l’amour d’une fille, comme les soldats de Je me suis t’engagé, la vieille chanson du folklore français qu’interprétait Yves Montand. Avant le départ au front, tout était déjà annoncé dans une séquence magistrale réunissant la trop aimante Barbe et les deux garçons autour d’un feu, dans une prairie enneigée. Se réchauffer avec des braises ou des lèvres, craindre le froid ou la mort, être unis ou séparés : le destin des hommes de Flandres rejoint une éternité de la condition humaine.

C’est Demester qui porte cette double dimension du film, à la fois cloué à une terre désolée où rien ne semble faire sens, et élevé vers le symbole. Dumont nous le fait particulièrement ressentir dans les scènes de sexe. Là, Demester n’est que chair, traversé par un désir qui semble le frapper comme une pulsion animale. Quand on le voit pour la première fois s’unir à Barbe, il est filmé en plongée, comme écrasé au sol, et il porte un bonnet noir, qui donne l’impression de voir un homme sans tête. Le plan suivant nous montre le ciel, comme une aspiration, une attente, un espoir. Sans révéler la fin du film, on peut dire que c’est un peu la même scène. Mais Demester n’est plus filmé en plongée, et on voit son visage, bouleversé. Un équilibre s’est fait avec le ciel, qu’on peut appeler amour, conscience de soi, foi. En tout cas, Dumont nous montre un homme qui sort de la nuit des hommes. Et c’est magnifique.               

Frédéric Strauss

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04 septembre 2006 dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)

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48 Couleurs qui ont fuit et qui laissent leur place au gris.

"Le rouge me va bien

"Le vert me fait l'espère

"L'orangé me soutient

"Le jaune me tempère

"Le bleu me fait les yeux

"Le violet me violente

"Le blanc me va bien mieux

"Que le noir qui me hante

...paroles extraites d'un poème de Ferré

01 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

L'exprience de l'espace

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Qui suis-je? Au détour d'une ruelle à Rome, on croise cette édifice, de dos, les "touristes" se massent autour, on demande alors "Qu'est ce que c'est?" ...Eh la arrive cet éclat de lucidité, "Mais attend euh, c'est le Panthéon !" Ce seul mot change alors radicalement l'attention qu'on prête au lieu. On y est , on approche, on devine la forme et là, le changement opère ; on passe du touriste a lunette au regard du jeune étudiant qui s'aprète a pénétrer une référence et tenter de faire abstraction de toute chose pour ne faire qu'un avec le bâti. C'est ce sentiment que l'on ressent et qui est commun a tout ceux qui comme nous étudiants ressente cette sensibilité du lieu. On ralenti alors le pas, on s'arrete même car c'est le Panthéon, ce  mot vient de tout boulverser. On ce décide alors de se faire un petit face à face avec lui...

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On y est. Face à face. On se pause des questions. On étudie...20 siècles! ON admire, la pierre qui fut et qui est toujours là. On ose pas rentrer, cette forme semble étrange, en arrivant on observait une rotonde , un cylindre de pierre et là on se trouve devant un portique greco-romain! On n'arrive toujour pas a mesurer, car en fin de compte c'est ce que l'on cherche, on veut y rentrer pour mesurer pour s'y mesurer. On fait des hypothèses, quel est l'interieur, vais-je ressentir l'essence de son espace? Alors on y va, on franchi le portique tout en admirant ces colonnes sculptées dans un seul bloc de granit, on passe la porte et là...

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On est seul. Seul avec l'espace qui nous transcende. Voila le sentiment du Panthéon. En fait ce sentiment n'est pas propre au Panthéon avec du recul, c'est une expérience physique et mental de l'espace. C'est dans ces instant qu'on ressent vrément l'architecture au sens d'un espace créer par l'homme pour l'homme dans une osmose presque parfaite, un sentiment qui fait se taire et pousse au receuillement, au dialoge avec soi-même. On lève automatiquement la tête come si il se passait un évenement sans précedent dans notre ciel bleu, mais c'est cette coupole qu'on regarde. On comprend la rotonde, il n'y a pas de coins ni de pièce fermé, on est dans le cylindre. Mais ce ciel de  pierre au dessus de notre tête, énorme coupole percé par un occulus semble nous aspirer plus que nous ecraser, mais nous laisse pas indifférent. Après quelques minutes on fait abstraction de ces détails, des sculptures, de la tombe de Raphael, des décorations, on oublie tout et là se produit l'alchimie. On ne fait plus qu'un avec l'espace, on s'échange avec lui, on s'y rapporte. La courbe procure ce sentiment étrange de ne pas pouvoir se réfugier dans un coin et nous force a être totalemen pris par l'espace auquel s'ajoute la lumière provenant du haut qui vient caresser les parois. Cet expérience est difficile a décrire car elle est personnel mais par contre elle est au sens général universel; on tous eu plusieur fois dans notre vie, l'experience de l'espace lorsqu'on est contraint a se mesurer a vivre l'espace car on a pas d'autre choix, c'est a ce moment la qu'on ressent vrémen l'architecture.

Giancarlo De Carlo, architecte italien, raconte un souvenir d'enfance où il pris aussi conscience de l'espace:

« Un jour-je devais avoir 5 ans-,alors que je montais les escaliers, arrivé au dernier palier, je vis soudain un animal surgir devant moi. Je crus d’abord que c’était un chien , mais il avait de très  longues pattes et une tête de chat, une moustache droite et le regard verdâtre. C’était peut-être un lynx, ou bien un lévrier sibérien, ou encore un énorme felis serval, un chat sauvage d’afrique, qui se nourrit de petits quadrupèdes. Je suis certain que ce que je suis en train de raconter m’est réellement arrivé, bien que tout le monde m’ait toujours démenti. Mais je me souviens avec encore plus de certitude que l’animal, à un moment donné, m’a contraint à mesurer l’espace qui m’entourait, pour bien comprendre ou j’étais et trouver une issue par laquelle m’enfuir. Pour la première fois, j’ai eu conscience de la largeur et de la hauteur, des plans horizontaux et des plans inclinés et de la forme d’un escalier qui va et qui  vient sur lui-même. C’est depuis ce moment là que l’idée d’escalier est gravée au dedans de  moi, et aujourd’hui encore, elle continue d’habiter mes pensées. Je ne parviens pas à me sentire stimulé par les espaces plats autant que je le suis par les espaces dénivelés.

Ce jour là, étant confronté au lynx leste et rusé, j’ai appris à mesurer l’espace, a essayer de le comprendre et de le pénétrer en envoyant des coups de sondes hors de  mon corps , dans toutes les direction. »

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Babatzarome

01 septembre 2006 dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (0)

Rue Romaine

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Le mot "Rome" est une fausse image de la ville étroite et sinueuse où l'on s'imagine monter et descendre des rues pavées, sentir quelques goutes d'eau du linge fraîchement pendu par dessus notre tête par une Mama jouflue, entendre des discussions de terrasse ponctuée de O et de A...Ah non, Rome ce n'est pas ça. C'est une capitale, c'est la Capitale, un centre, un échangeur routier ou la grande vitesse du véhicule sur les grandes voies qui entaillent la pierre de la ville, fait du flirt avec le piétons à lunette de soleil. A Rome on parle Chinois, Anglais, Espagnol, Français ; on tente quelques mots d'italien et on vous répond dans votre propre langue. Le monument c'est l'histoire de Rome. Cette ville d'histoire est constamment ponctuées par ces édifices qui portent cette pancarte "I am a Monument!", ces édifices qu'on connait mais qu'on vient pour les voir "en vrai".

En fait le sentiment que l'on a lorsqu'on est de passage a Rome, comme on serait de passage à Paris ou autre, c'est que cette ville semble être inscrite dans un passé dans lequel elle ne peut ressortir, elle semble détruite par les flux tourisitiques dont on fait parti, on se sent coupable ensuite, on gâche, on vient pour voir sans s'attacher. Voilà le malaise du touriste et lorsqu'on est de retour on pense déjà y retourner pour se ratraper, y aller sans lunette de soleil pour voir l'essence de cette ville. C'est peut être ca aussi le voyage qui forme la jeunesse, des allez-retours.

Enfin bon quand on est passé par le filtre des études d'architecture on cesse d'avoir cette attitude, le regard devient completement différent et le voyage aussi. Qu'est ce que voyager? Voila la vrai question que soulève Rome.

En attendant cette photo a tout de même été prise a Rome, dans le Trastevere, le quartier populaire, lors d'un voyage en juillet entre quatre étudiants.

01 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Klee d'espace

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Pour visiter le Centre Paul Klee de Renzo Piano,  à Berne, on cliquera sur :

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http://ensanancy.typepad.com/rythmarchi/2006/09/le_centre_paul_.html

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Original de Paul Klee :

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"Labiler Wegweiser", 1937. Aquarelle sur papier, 43,8X20,9/19,8 cm.

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jpM

01 septembre 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Actualité romaine

Un livre vient de sortir sur Rome :

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355120604photo_3 …aux alentours de 9h30, on parle longuement de géographie, et de l'Italie, autour de la sortie de l'imposante somme que vient de publier Brice Gruet sur la ville de Rome. La rue à Rome, un livre qui se penche sur les plans, les projets, la forme des rues de la capitale italienne pour déceler comment, au fond,

LA Ville

n'a jamais cessé de susciter inspirations et imaginaires urbains.
Antiquité, baroque, fascisme, contemporain, le livre se penche ainsi sur les labyrinthes romains tantôt décriés ou mis en avant, il évoque les strates de civilisation accumulées qui agissent sur les habitants eux-mêmes, et il tend à montrer, nous dit l'auteur, comment les imaginaires finissent souvent par agir sur la topographie réelle.

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Pendant quelques jours on peut écouter une présentation radio du livre. Cliquer sur :

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/fabriquenew/

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jpM

01 septembre 2006 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)

Ca y est! 301!

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30 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Gens de Nîmes

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jpM

30 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Oeuf de babazitchcoq

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jpM

30 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Encore 3 ou 4 pages et on fait la chouille des 300!

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29 août 2006 | Lien permanent | Commentaires (0)

L'homme n'est pas un animal dangereux

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Oeuvre vue à la fondation Maeght. Exposition Le noir est une couleur.

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jpM

29 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

ps: Et les 300 pages ça se fête pas?

29 août 2006 | Lien permanent | Commentaires (0)

La Vie, l'oeuf ou la Mort?

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29 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

ARchiTondo

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bABssss

29 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

Une terrasse, un mur

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Une terrasse à Orange, un mur à Vaison-la-Romaine.

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jpM

28 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

KéçkeC?

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Il s'agit d'un détail de la bibliothèque de Seattle de Rem Koolhaas. La photographie est de Stéphane D.

Pour en savoir plus sur cette oeuvre se rendre sur le blog rythmarchi.

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jpM

28 août 2006 dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

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